lundi 31 janvier 2011

Ash-e Reshteh


L'ash-e reshteh est une soupe traditionnelle iranienne à base de nouilles (reshteh signifie nouilles en perse) et de légumineuses, mélange gagnant s'il en est un (parlez-moi de pois chiches à la crème ou de pasta e fagioli, je suis toujours partante !). On mitonne un bouillon parfumé et épicé et on y faire cuire des nouilles aux oeufs (fraîches, idéalement), avant d'y plonger une bonne quantité de feuilles de bébé épinards (ou n'importe quel autre légume feuillu qu'on aurait sous la main). Au service, on ajoute des oignons caramélisés, des noisettes grillées et des herbes fraîches, avec une cuillère de crème fraîche. Le résultat est fantastique. Et fabuleusement bon.

Comme l'ash-e reshteh est aussi le plat habituellement servi lors de la nouvelle année perse, et que celle-ci est célébrée lors de l'équinoxe du printemps, s'en servir un bon bol est aussi une façon de se réchauffer le coeur en attendant les beaux jours. De quoi convaincre n'importe qui de se mettre aux fourneaux !



Ce qu'il vous faut:

- 1 oignon, finement émincé
- 1 petit piment oiseau, finement émincé, ou 2 ou 3 piments oiseau séchés, écrasés
- 1 cuillère à thé de cumin moulu
- 1/2 cuillère à thé de curcuma moulu
- 1/2 cuillère à thé de poivre moulu
- 2 cuillère à thé de sel de mer
- 8 tasses de bouillon de légumes maison, non salé (si vous utilisez du bouillon du commerce, supprimez le sel)

- 2/3 de tasse de pois jaunes cassés, cuits et égouttés (peuvent être remplacés par des lentilles brunes) - environ 100 grammes de pois secs
- 1 1/2 tasse de pois chiches, cuits et égouttés
- 1 1/2 de haricots borlotti (ou haricots romains), cuits et égouttés
- 200 grammes de nouilles aux oeufs fines, fraîches ou séchées (celles qu'on achète en paquet rectangulaire contenant six portions, pour les sautés asiatiques)

- 3 tasses de feuilles de bébé épinards
- Quelques branches d'aneth, effeuillée
- Le jus d'une lime

- 1 oignon, coupé en demi-rondelles
- 1/4 de tasse de noisettes grillées
- Crème fraîche
- 1 petite poignée de persil, haché
- 1 petite poignée de coriandre, hachée


Modus:
  • Dans un grand chaudron, chauffer environ deux cuillères à soupe d'huile d'olive et cuire les oignons et le piment durant 2 à 3 minutes. Ajouter le cumin, le curcuma, le poivre et le sel et faire revenir en remuant durant encore une minute.
  • Verser le bouillon sur le mélange d'oignons, de piments et d'épices et râcler le fond du chaudron pour décoller les sucs de cuisson. Porter à ébullition, réduire le feu et cuire 10 minutes.
  • Lorsque les oignons sont bien tendres, ajouter les pois jaunes, les pois chiches et les haricots borlotti. Reporter à ébullition et jeter les nouilles aux oeufs dans le mélange. Cuire 3 minutes où jusqu'à ce que les nouilles soient tendres.
  • Retirer la casserole du feu et incorporer les épinards, le jus de lime et l'aneth.
  • Pendant ce temps, préparer la garniture: dans une poêle, à feu moyen-vif, griller les noisettes à sec durant environ 5 minutes, puis les hacher grossièrement. Réserver. Faire fondre 1 cuillère à soupe d'huile d'olive et 1 cuillère à soupe de beurre à feu moyen-vif. Y faire tomber les demi-rondelles d'oignons et cuire en remuant durant 10 minutes où jusqu'à ce que les oignons soient caramélisés. Réserver. Hacher le persil et la coriandre.
  • Servir la soupe en répartissant nouilles et légumineuses dans les bols avant de couvrir de bouillon.
  • Garnir d'une cuillère à soupe de crème fraîche (omettre pour une variante végétalienne) et saupoudrer d'herbes fraîches et de noisettes grillées.

dimanche 30 janvier 2011

Tartiflette au fromage d'ici



Si on pense parfois que la tartiflette est à la Savoie ce que le gratin dauphinois est au Dauphiné, c'est que l'assemblage des pommes de terre, des oignons et du fromage nous semble millénaire tellement il est naturel de consommer ces aliments ensemble. Dans les faits, la recette de la tartiflette n'a rien d'ancestral: elle a été mise au point par une association de producteurs de Reblochon qui souhaitaient favoriser la vente de ce fromage savoyard traditionnel. De ce fait, la tartiflette, dont la nom dérive du terme francoprovençal pour pommes de terre - tartifla - a été popularisée dans les stations balnéaires bien avant d'être adoptée par le peuple.

C'est pour ça que je ne m'en fais pas trop quand les habitants de Haute-Savoie de ma connaissance (oui, oui, il y en a quelques uns - deux dans les faits) poussent les hauts cris quand je parle de mon intention d'utiliser un fromage québécois pour mon gratin de pommes de terre. Au contraire, même, avec la qualité et la diversité des fromages qui se produisent au Québec, ce serait plutôt acheter un reblochon en importation qui serait un sacrilège. Après quelques tergiversations, Chéri et moi avons choisi de faire notre tartiflette avec le Kénogami des fermes Lehmann - les mêmes qui produisaient le fameux Valbert au lait cru avant la crise de la listériose. Pour un goût noisetté et une texture crémeuse encore plus proche du Reblochon, on pourrait choisir le Gaulois de Portneuf - un des seuls fromages au lait cru commercialisé au Québec - mais les meules qui étaient en inventaire chez Hamel cette semaine manquaient un brin de caractère à notre goût.

Finalement, la tartiflette traditionnelle est végétarienne: pommes de terre, oignons, fromage, vin blanc, et c'est tout. Il est cependant assez commun d'y ajouter des lardons de porc ou de canard - on pourrait même en faire une version assez cochonne avec du confit de canard effiloché. Pour ma part, je suis restée très près de l'essence même de ce plat réconfortant. Allez-y selon votre inspiration !


Ce qu'il vous faut (pour une tartiflette qui servira deux à trois personnes):

- 2 grosses pommes de terre épluchées ou environ 650 grammes de pommes de terre
- La moitié d'une meule de Kénogami ou une pointe d'environ 200 grammes de fromage québécois
- 2 oignons, émincés en demi-rondelles
- 2 cuillères à soupe de beurre
- 1/2 tasse de vin blanc sec (idéalement savoyard)
- 1 à 2 cuillères à soupe de crème
- Poivre du moulin
- Sel


Modus:
  • Dans une casserole, porter de l'eau à ébullition et cuire les pommes de terre entières jusqu'à ce qu'on puisse les percer, sans plus. Ne pas trop cuire.
  • Égoutter les pommes de terre et mettre la casserole au frigo pour les faire refroidir.
  • Lorsque les pommes de terre sont tièdes, les trancher très finement.
  • Préchauffer le four à 375.
  • Pendant ce temps, faire fondre le beurre et faire sauter les oignons à feu moyen, jusqu'à ce qu'ils soient translucides. Si les oignons collent un peu au fond, déglacer avec un soupçon de vin et râcler les sucs de cuisson.
  • Déposer les tranches de pommes de terre sur les oignons, saler et poivrer et laisser rôtir un peu. Remuer délicatement, en prenant garde de ne pas briser les pommes de terre.
  • Verser le vin et laisser réduire.
  • Lorsque les pommes de terre ont absorbé tout le liquide, garnir toute la surface du mélange de tranches fines de Kénogami. Verser la crème sur l'ensemble.
  • Enfourner et cuire 15 à 20 minutes, jusqu'à ce que le fromage soit fondu, presque liquide.
  • Servir avec une salade verte et un bon jus de légumes, pour alléger un peu !

mercredi 26 janvier 2011

Bouts de côte de boeuf braisées au cambozola


Honnêtement, ceci n'est pas un billet presque végé. Vous l'avez peut-être lu sur la page Facebook de Presque végé, mais je suis un peu à court de nouvelles idées végétariennes, et si je ne mange pas plus de viande (toujours un peu plus en hiver, mais je mange quand même principalement des protéines d'origine végétale), je suis surtout dans la confection et reconfection ces temps-ci: chili, poutine au tofu, falafels... Tout y est passé ! Le problème, c'est que si ces choses nous nourrissent, elles ne me permettent pas de nourrir ce blogue, puisque que toutes ces recettes ont déjà été publiées !

Qu'à cela ne tienne: j'ai quelques pistes pour la semaine prochaine. Des pistes aux noms doux et réconfortants de tartiflette, de pâte aux carottes façon risotto, de gumbo végétarien...

En attendant, je triche un peu et je vous partage cette recette que j'ai adaptée à partir du livre Garde-Manger de Chuck Hughes. Vous vous rappelez, lundi, quand il faisait -30 ? Chéri et moi mijotions dans l'odeur de ces bouts de côtes qui frémissaient doucement dans le four. C'était honnêtement bénéfique. À faire oublier l'hiver.



Ce qu'il vous faut (pour quatre bonnes portions réconfortantes):

- 4 côtes de boeuf sur l'os (vous pouvez demander à votre boucher de choisir les côtes dans l'épaule, qui sont un peu plus petites - idéales pour les demoiselles, ce sont celles que vous voyez sur les photos - ou d'y aller pour les côtes de boeuf pour homme, qui sont... énormes)
- 1 bouteille de vin corsé (nous avons utilisé un Douro à 13.5%, délicieux)
- 1 conserve de bouillon à fondue au vin rouge (dans le livre, cette conserve était une autre bouteille de vin. Comme je n'avais pas deux bouteilles du même cépage sous la main, j'ai préféré remplacer, mais si votre budget le permet, allez-y pour deux bouteilles de rouge.)
- 4 gousses d'ail, entières, légèrement écrasées avec le plat de votre couteau
- 1 oignon, émincé
- 2 carottes, grossièrement hachées
- 4 branches de céleri, grossièrement hachées
- 1 betterave, pelée et hachée
- 1 ou 2 branches de thym frais
- 1/2 tasse de sirop de riz brun ou de cassonade
- Farine en quantité suffisante
- Poivre du moulin
- Sel de mer

- 1/4 de tasse de beurre froid en petits cubes
- 125 grammes de fromage cambozola ou autre fromage persillé à pâte élastique. Si vous n'aimez pas le bleu, allez-y avec un classique triple crème, genre Riopelle.



Modus:
  • Séparer les côtes de boeuf et retirer le surplus de gras (gardez-en un peu pour le goût, quand même !). Frotter la chair avec le sel et le poivre puis fariner la viande. Réserver.
  • Dans une cocotte ou une poêle en acier (pas d'antiadhésif ici !), faire chauffer de l'huile et du beurre à feu vif, et saisir la viande à feu vif, de chaque côté, jusqu'à ce qu'elle soit bien dorée. Retirer de la poêle et réserver à nouveau.
  • Dans la même poêle, sans la nettoyer, cuire les légumes sans les remuer durant une à deux minutes, pour bien les caraméliser. Touiller et continuer de cuire en remuant, jusqu'à ce qu'ils soient colorés de tous les côtés.
  • Déglacer la poêle avec le vin rouge (utilisez la bouteille au complet si vous utilisez une cocotte, sinon mettez en une bonne quantité) et râcler le fond pour bien décoller les sucs de cuisson. À ce moment, si vous utilisez une poêle, verser le mélange dans une casserole allant au four.
  • Remettre les jarrets dans la cocotte et incorporer le bouillon à fondue, le thym et le sirop ou la cassonade.
  • Cuire à 300 degrés, environ quatre heures où jusqu'à ce que le viande se défasse facilement à la fourchette.
  • Lorsque la viande est cuite, retirez-la de la cocotte et déposez-la dans une assiette. Couvrez de papier d'aluminium et laissez reposer.
  • Passer la sauce au tamis fin et écrasez les légumes pour libérez un maximum de saveur. Jeter les légumes.
  • Remettre la sauce sur le feu et portez à ébullition. Laisser réduire du 2/3 (ou un peu plus). Cette étape peut prendre jusqu'à une demi-heure, mais cela vaut la peine d'être patient. La sauce, une fois réduite, doit avoir une consistance crémeuse et lisse et doit napper le dos d'une cuillère de bois.
  • Lorsque la sauce est prête, incorporer le beurre en fouettant. S'il vous reste un peu de fromage, vous pouvez l'incorporer aussi.
  • Trancher le fromage cambozola en quatre tranches épaisses. Déposer le fromage sur les accompagnements (pommes de terre en purée, polenta crémeuse, nouilles aux oeufs...) et coiffer le fromage d'un bout de côte entier, avec l'os.
  • Garnir de sauce et d'un peu de persil frais. Servir immédiatement. Dévorez.
PS: Pendant que vous y êtes, n'oubliez pas de participer à mon concours !! :)

lundi 24 janvier 2011

Concours ! Un exemplaire du livre Good Meat à gagner !


Je suis vraiment, vraiment excitée à l’idée de pouvoir vous annoncer mon premier concours qui, je l’espère, ne sera que le début d’une longue et palpitante suite de gâteries qui tomberont du ciel pour que je puisse ensuite vous les offrir et vous gâter à mon tour. Enfin, on peut rêver, non ?

Dans les faits, à cause d’un drôle de concours de circonstances et d’un imbroglio bureaucratique, je me suis retrouvée avec un deuxième exemplaire tout neuf du livre Good Meat : The Complete Guide to Sourcing and Cooking Sustainable Meat, et j’ai décidé de faire tirer ce second exemplaire parmi mes lecteurs. On pourrait croire qu’il existe une contradiction entre le fait d’offrir un livre de cuisine carnocentriste aux lecteurs d’un blogue presque végé, mais dans les faits, il n’en est rien. Good Meat représente exactement la philosophie alimentaire que j’essaie de transmettre ici : si manger trop de viande, en trop grande quantité, mène nécessairement à une augmentation de la pollution liée à la production, à la transformation et au transport des marchandises, ainsi qu’à toutes sortes de problèmes de santé causés par l’ineffable Western Diet, le fait de continuer de manger de la viande de façon raisonnée devrait nécessairement passer par un approvisionnement durable et écologique. Sustainable, dans le sens où l’entend Deborah Krasner, représente à peu près ce que nous connaissons au Québec sous le nom de développement durable.

En matière de produits carnés, le développement durable a plusieurs visages : d’abord l’élevage, qui devrait se faire en pâture, au grand air, sans antibiotiques ou hormones de croissance, puis l’achat, qui, idéalement, devrait se dérouler le plus près possible de la source (c’est le principe même de l’agriculture soutenue par la communauté). De même, pour honorer à la fois l’animal qui nous nourrit et le fermier qui l’a élevé dans les meilleures conditions, la viande issue d’un élevage «durable» devrait être consommée de la tête à la queue – un principe d’optimisation et de récupération qui est rarement mis en application dans les comptoirs des viandes au supermarché.

Ce sont tous ces sujets que Deborah Krasner aborde dans Good Meat, en plus de fournir plusieurs informations sur les différentes coupes de viandes disponibles et sur la façon de remplir les Cut sheets lors de l’achat d’une carcasse entière. Et, évidemment, elle présente aussi toutes sortes de recettes alléchantes (plus de 200 en tout !) pour apprêter les différentes coupes de bœuf, d’agneau ou de porc présentées dans le livre, en plus des autres animaux que l’on achète habituellement entiers : poulet, canard, lapin… La plupart des recettes mettent en valeur des essentiels de la cuisine anglaise (rôtis, braisés) et des classiques de la cuisine française (bavette, burgers, mijotés), mais Deborah Krasner explore aussi la cuisine du monde et propose tout un éventail de caris, de tajines et de mélanges d’épices pour apprêter nos viandes avec originalité. Le livre est abondamment illustré de photos en couleur, et il déborde d’idées et de conseils savoureux pour (ré)apprivoiser la consommation de viande de façon écologiquement responsable.

Pour participer, assurez-vous d’abord d’être abonné à Presque végé (grâce à l’outil Google Friend Connect – en haut de la page à droite, vous n’avez besoin que d’une adresse courriel valide) et laissez un commentaire à ce message me disant quelle est votre coupe de viande fétiche, et de quelle façon vous aimez l’apprêter.

Vous avez jusqu'au 14 février à 23h59 pour participer.

Le tirage sera effectué au hasard parmi tous les commentaires reçus, le 15 février 2011.

Diffusez ce concours à votre liste d’amis !

S’il vous plaît, prendre note que le livre est en anglais. Le concours est ouvert aux résidents du Québec seulement. Valeur au détail de 48.00$.

dimanche 23 janvier 2011

Critique restaurant: Macaroni Bar


Chéri a décidé, pour son anniversaire, que nous rayerions le premier restaurant sur notre liste de résolutions culinaires 2011: le Macaroni Bar. Même si la critique qu'en avait fait Gildas Meneu dans le Voir était plutôt tiède, Chéri et moi étions assez intrigués par ce restaurant branché qui occupe les locaux du mythique Tire-Bouchon depuis un peu plus de deux ans. Comme Chéri adore la bouffe italienne, et que c'est un sacré gourmand (vous en doutiez ?), l'endroit s'avérait tout désigné pour célébrer son premier quart de siècle - ce que nous avons fait en bonne et due forme, après une visite au Belgo avec notre ami Jean-Gabriel.

Première constatation, lors de notre arrivée: le Macaroni Bar n'est pas exactement un restaurant - c'est plutôt un supper club, dans la plus pure des traditions saint-laurentiennes, à l'image du Buona Notte (où nous étions justement aller manger l'année dernière, à la même occasion). N'étant pas des plus à la mode, Chéri et moi avons entamé la soirée avec l'impression d'être vaguement undressed, même si Marc-Olivier (notre dévoué serveur) s'est empressé de nous dire que le Macaroni Bar est un supper club qui prend la bouffe très très au sérieux, et que le chef, Sergio Mattoscio, rivalise de bon goût et d'originalité pour élaborer son menu.

Et en général, je pense que Marc-Olivier a raison. Oui, le Macaroni Bar fait très branchouille, avec son décor monochrome, son éclairage étudié et son mobilier contemporain (très confortable, soit dit en passant; réservez les banquettes !), mais c'est aussi un endroit où on mange, et où on mange très bien. Qu'aux petites heures, les clients restent pour faire la fête autour d'une bouteille de Grey Goose n'y change rien: ce qu'on a dans notre assiette est solide, savoureux et très, très roboratif.

Après une longue discussion avec notre charmant et attentionné serveur, nous avons entamé la soirée avec deux tartares différents: le tartare de boeuf classique pour Chéri et les bombes de thon pour moi - une des spécialités de la maison qui fait pas mal jaser dans le milieu. Nous avons aussi commandé une bouteille d'un très correct Valpolicella Ripasso de chez Michel Castellani, qui s'est avéré un très bon choix pour les bombes de thon (même si ça me fait toujours un petit pincement au coeur de payer près de 50$ une bouteille de vin qui en vaut une vingtaine dans les faits...). Marc-Olivier a tenu à nous prévenir que le tartare de boeuf ne serait pas des plus épicés, ce qui n'est pas exactement le cas. Si on a eu la main très très leste sur le tabasco, le tartare est cependant savoureux, poivré, huilé et aromatisé juste ce qu'il faut pour être délicieux. La viande, hachée grossièrement au couteau (exactement comme nous l'aimons !), était des plus tendres, et la légèreté de l'assaisonnement laisse place au goût imbattable de la viande crue. Même si les traditionnels croûtons n'ont rien de bien original, ils sont primordiaux aux côtés d'un tel tartare, et le croustillant qu'ils apportent en bouche est le liminaire essentiel de la dégustation.


De mon côté, les bombes de thon ont été renversantes: je m'attendais à quelque chose d'assez épicé, mais l'assemblage est dans les faits assez équilibré. Oui, le goût (et le petit kick) du sambal ressort - et c'est entre autres pour ça qu'on aime ces bombes ! -, mais on aime aussi la subtilité des oignons verts, la saveur marquée de l'huile de sésame et le croustillant du riz soufflé qui vient donner texture et originalité à la chose. En elle-même, la portion est gargantuesque: j'ai refilé une de mes quenelles à Chéri et je n'avais déjà plus faim pour le reste du repas. Chéri a tellement aimé qu'il m'a dit qu'il reviendrait au Macaroni Bar juste pour manger ce tartare avec une bière. C'est tout dire ! Mon seul reproche irait à l'aïoli au gingembre qui vient achever l'assiette et qui donne une douce texture crémeuse à l'ensemble: je l'aurais aimé bien plus gingembré - à tout le moins, avec un goût de gingembre facilement perceptible.


En deuxième service, Chéri s'en est donné à coeur joie dans les pâtes en choisissant le maccheroni au fromage au gorgonzola. L'assiette, monstrueuse, est présentée en toute simplicité. Ici, pas de doute, ce sont les pâtes qui sont reines, et elles sont mises en valeur. Simplement garni d'un peu de ciboulette, le maccheroni avait tout d'un mac and cheese chic, avec le goût relevé caractéristique du fromage bleu. Moi qui ne suis pas une fan des pâtes persillées de toutes sortes, je me suis surprise à piger à plusieurs reprises dans l'assiette de Chéri. L'ensemble est réussi: ça goûte le gorgonzola, et c'est ce goût relevé et typé qu'on recherche lorsqu'on y va pour une deuxième bouchée. À la fin, par contre, la crème et le fromage finissent par être un peu lourds en bouche: on aurait gagné à assouplir le plat avec une touche de fraîcheur.


De mon côté, j'ai choisi de finir mon repas en commandant la fameuse poutine aux gnocchis, poutine qui fait tellement jaser qu'elle est même en vedette sur l'affiche qui sert à faire la publicité du restaurant au coin de la rue. Heureusement pour moi (qui était, à ce moment, déjà amplement rassasiée !), la poutine aux gnocchis fait partie des entrées: la portion est raisonnable - mais pas légère pour autant. Les petits gnocchis - qui sont faits main, en cuisine - ne sont pas frits comme on me l'avait dit: ils sont plutôt caramélisés, encore très tendres à l'intérieur ET à l'extérieur. On les arrose d'une sauce de type gravy à base d'une réduction de veau et on les coiffe ensuite de fromage St-Guillaume, le fameux fromage qui fait kwick kwick. Chéri et moi avons été unanimes sur la question: la poutine aux gnocchis, c'est bon. Pas nécessairement bon à s'en taper les cuisses de plaisir, mais assurément très bon et très réconfortant. Une critique toutefois: la sauce manquait (à mon goût) de coloration - peut-être était-on à court de fond de veau foncé, ou avait-on été rapides sur le temps que les os avait passé à rôtir - et elle était, aussi, un peu trop salée - peut-être trop réduite. Dans tous les cas, la combinaison des gnocchis moelleux, du fromage élastique et de la sauce crémeuse est réussie. Pas aussi mémorable que mes bombes de thon, mais assurément réussie.



Comme nous étions plein comme des boudins, nous avons pris un seul dessert pour clôturer notre soirée, et, à notre grand regret, pas la pizza au nutella et au ricotta (nous serions encore sur place à essayer de nous rouler jusqu'ici, si c'était le cas). Nous avons plutôt opté pour le Smores, savante réinvention du classique qui se déclinait ici comme un brownie - un peu sec, il aurait eu avantage à avoir une texture plus crémeuse, semblable à celle d'un fudge - coiffé d'un crumble de biscuits graham, de crème glacée et, bien sûr, de guimauve grillée. Chéri a particulièrement aimé la crème glacée, qui avait la texture dense et fondante des gelato. De mon côté, j'ai trouvé que le jeu sur les textures était particulièrement réussi. C'était un bon dessert, sans être particulièrement révolutionnaire.


Comment conclure sinon pour dire que le Macaroni Bar est un très bon restaurant qui devrait être visité au moins une fois, ne serait-ce que pour découvrir ce que sont les classiques de la maison. Nous avons été choyés, lors de notre visite, par un service impeccable qui nous a grandement impressionnés. Aussi, si la cuisine n'est pas nécessairement des plus inventives (c'est surtout au niveau des entrées que le chef s'éclate; du côté des secondi, on reste dans une cuisine des plus classiques), ce qui nous a été servi était bien exécuté. Il y aurait certainement place à un peu plus de caractère en cuisine (nous préférerions, par exemple, un plat de pâtes des plus éclatés à une portion monstrueuse comme celle qui nous a été servie), mais les amateurs de cuisine italienne en nous ont été ravis par le goût et la qualité de ce qui nous a été servis.



On y va pour: découvrir les classiques de la maison.

On y retourne pour: les plats paesano, des plats plus rustiques élaborés par le chef, sur une base quotidienne, et pour les soirées barbecue sur la terrasse l'été.

Le Macaroni Bar
4448 avenue St-Laurent (à l'angle des rues St-Laurent et Mont-Royal)

Prix: 128$ pour trois entrées, un plat principal, un dessert et une bouteille de vin (taxes incluses). Un minimum de 20$ par personne est exigé (sur le menu, en tout cas).

Fudge Biscuits et crème


Cette recette n'en est pas vraiment une. Une gourmandise, certes, mais une recette ? Pas du tout. C'est probablement le cheat fudge le plus connu depuis les années 70, auquel on a ajouté un peu de croustillant, pour reproduire le goût célébré des fameux Cookie n' cream de Hershey. Si vous aimez le chocolat blanc ou les Oreo (ou les deux !), c'est un plaisir assuré !

Ce qu'il vous faut:

- 18 onces ou 540 grammes de chocolat blanc à 28% de cacao - c'est important de prendre du vrai chocolat blanc (même si c'est plus cher) que les fausses pastilles de chocolat blanc qui sont à base d'huile de palme hydrogénée. Comme c'est une recette qui ne comporte que trois ingrédients, investir sur la qualité est un gage de succès.
- 1 boîte de lait condensée sucrée (type Eaglebrand)
- 20-25 biscuits Oreo, grossièrement hachés au couteau


Modus:
  • Dans une casserole, à feu doux, combiner le chocolat blanc et le lait condensé sucré. Remuer sans arrêt jusqu'à ce que le chocolat soit entièrement fondu et que le mélange soit homogène.
  • Retirer la casserole du feu et incorporer les morceaux de biscuits Oreo.
  • Verser le mélange dans un moule (8x8) légèrement beurré.
  • Réfrigérer au moins 2h pour que le mélange soit ferme, et couper en petits carrés.

mercredi 19 janvier 2011

Soupe de champignons à la purée de pois chiches


Et oui, ça semble assez curieux vite comme ça, mais la purée de pois chiches est un tour de passe-passe qui donne un petit boost protéiné à cette soupe plutôt classique. Je m'attendais à un profil de saveur assez robuste (les champignons, le porto, le thym...), mais avec l'ajout des herbes fraîches, des oignons verts et du yogourt (ou de la crème de soja, pour une version végétalienne), on obtient une soupe très légère et très fraîche, qui n'en est pourtant pas moins réconfortante qu'une casserole hivernale.

À accompagner d'un bon morceau de pain, de tartines ou de morceaux fromages pour un repas complet.

Ce qu'il vous faut:

- 350 grammes de champignons café (Cremini), tranchés
- 1 petit oignon blanc, finement émincé
- 2 ou 3 gousses d'ail, finement émincées
- 1 échalote grise, finement émincée
- 2 ou 3 branches de thym, effeuillées
- 1/4 de tasse de porto ou de vin de Madère
- 6 tasses de bouillon de légumes
- Poivre du moulin
- Sel

- 3/4 de tasse de purée de pois chiches nature, maison ou du commerce (hummus)
- 2 oignons verts, très finement émincés
- 1 poignée de persil plat, émincé
- Yogourt nature ou crème de soja, pour garnir



Modus:
  • Dans une casserole de grandeur moyenne, faire chauffer deux cuillères à soupe d'huile d'olive et y faire tomber l'oignon et l'échalote à feu moyen. Cuire jusqu'à ce que les oignons soient translucides, environ 5 minutes.
  • Ajouter les champignons, saler et poivrer et cuire encore 10 minutes, jusqu'à ce que le liquide des champignons se soit évaporé.
  • Incorporer l'ail et cuire une minute en remuant, pour éviter qu'elle ne brûle. Déglacer avec le porto et laisser réduire du 2/3, en râclant le fond de la casserole pour détacher les sucs de cuisson.
  • Ajouter le bouillon de légumes et le thym et porter à ébullition. Réduire le feu et cuire en frémissant entre 20 et 25 minutes.
  • Retirer la casserole du feu et incorporer la purée de pois chiches en fouettant à la fourchette.
  • Déposer le 2/3 de la soupe dans un mélangeur et réduire en purée lisse. Remettre la purée dans la soupe et chauffer jusqu'à ce que le mélange frémisse.
  • Incorporer les oignons vert et le persil et rectifier l'assaisonnement.
  • Servir dans des bols chauds et garnir d'un peu de crème de soja ou de yogourt nature.

lundi 17 janvier 2011

Orzo crémeux à la carbanora, version Laurent Godbout


J'ai pigé cette recette dans Comme au chalet de Laurent Godbout, un livre que j'ai feuilleté et re-feuilleté mais avec lequel je n'ai pas souvent cuisiné. À l'exception des croquettes de macaroni au fromage et au lard, des nachos au chili con carne et d'une guedille de poulet à la mangue, je ne me suis pas attelée à la confection des superbes recettes de Laurent Godbout, et c'est une erreur, parce que certaines ont l'air vraiment somptueuses. Ce soir, après une première journée au travail depuis six semaines, j'ai eu envie d'un vrai plat réconfort, crémeux et fromagé à souhait, et j'ai trouvé la perfection dans cette recette de pâtes à la carbonara, qui, au contraire de celle que je fais d'habitude, contient beaucoup de crème. De la vraie crème. À 35% de gras.

Bien quoi ! On ne peut pas toujours manger des légumes et du tofu. ;)


Ce qu'il vous faut (pour 3 grosses portions ou 4 portions modérées):

- 300 grammes d'orzo
- 4 tranches de bacon d'environ 0,5 cm d'épaisseur (ou environ 90 grammes de lardons), coupées en bouchées
- 1/2 oignon blanc, finement émincé
- 1 gousse d'ail, écrasée
- 1/4 de tasse de vin blanc sec
- 1/2 tasse de crème 35%
- 1/4 de tasse de parmesan râpé
- 1 petit oignon vert, très finement émincé
- 1 petite poignée de persil plat italien, émincé
- Poivre du moulin

- 3 ou 4 oeufs (selon le nombre de personnes), pochés durant environ 1 minute et demie



Modus:
  • Porter un grand chaudron d'eau à ébullition et saler abondamment. Cuire l'orzo jusqu'à ce qu'il soit al dente (retirer une minute au temps de cuisson écrit sur l'emballage). Égoutter, huiler très légèrement et réserver.
  • Dans une grande poêle, faire dorer le bacon à feu moyen-vif jusqu'à ce qu'il soit presque croustillant. Égoutter partiellement au besoin.
  • Ajouter l'oignon et l'ail et frire encore une minute.
  • Déglacer avec le vin blanc et laisser réduire du 2/3.
  • Incorporer la crème et porter à ébullition.
  • Verser l'orzo dans la poêle et combiner à la sauce. Incorporer le fromage, le persil, l'oignon vert et le poivre (réserver une partie de ceux-ci pour la garniture). Touiller pour obtenir une texture homogène.
  • Dresser l'orzo dans des assiettes chaudes et déposer un oeuf poché sur chaque portion.
  • Garnir du reste de l'oignon vert, du persil et du poivre.



dimanche 16 janvier 2011

Le paysage culinaire de la République Dominicaine

Je ne me suis pas encore remise à cuisiner (enfin, à l'exception de l'énorme chaudron de sauce à spaghetti que j'ai fait hier !), mais j'ai pensé vous partager quelques souvenirs de voyage, sur le thème de la bouffe et de la gastronomie, bien sûr !

Espadons frais et bar à poisson du banquet de la St-Sylvestre

Encore du poisson !

Poissons, crabes et autres fruits de mer frais.

Porcelet entier rôti à l'ananas, typiquement dominicain.

Poêlées de homard à la crème et au citron.

Champagne !

Cuisine traditionnelle dans une maison dominicaine.

Cacao, origan, café.

Cabosse de cacao.

Fruits et légumes-racines.

Dégustation de canne à sucre.

Dégustation d'eau de coco.

Petits crabes à carapace molle.

Taguée !

J'ai reçu la tague de Lou, du blogue Au gré du marché, que j'affectionne particulièrement pour ses superbes photos et ses inspirations culinaires, qui ressemblent beaucoup aux miennes. Le but du jeu ? Partager avec vous quatre résolutions, réalistes ou non, et les illustrer en photo, avant de taguer quatre personnes à notre tour.

On va bien finir par faire le tour de la blogosphère !

Comme je vous ai déjà fait part de mes résolutions strictement culinaires ici, je vais essayer d'en trouver quatre nouvelles à partager avec vous.


1. Des livres... et des livres ! Je prépare un projet de critique de livres de recettes depuis l'été 2010, et avec mes différentes occupations, j'ai toujours remis à plus tard la rédaction de ma première critique. En 2011, je veux vous faire part de mes coups de coeur, et je le ferai !



2. Des gaufres et de la crème glacée. Je souhaite m'équiper de ces deux appareils cette année. Le premier, pour Chéri qui adore les gaufres belges, et le second pour Chéri encore, qui adore la crème glacée. Par contre, je dois admettre que j'ai des sueurs juste à penser à la richesse d'une crème glacée chocolat et Frangelico maison ! Miam...


3. Des lectures et un mémoire. L'année 2011 sera assurément celle du dépôt de mon mémoire de maîtrise. Ce n'est sûrement pas quelque chose dont je parle souvent ici, mais c'est quand même ce qui m'occupe le plus dans la vraie vie. Ma résolution, c'est d'y consacrer toutes mes énergies et d'en faire ma priorité numéro 1, jusqu'en avril, date souhaitée de la fin de la rédaction.



4. Projet surprise ! Cette résolution, je la fais devant vous et à moi-même, mais je ne peux vous en révéler le contenu tout de suite. Sachez néanmoins qu'il y a tout un projet qui s'amorce pour Presque végé en 2011 et vous en serez les premiers informés.

Maintenant, pour mes quatre tags...

Bridge, du blogue Les cinq sens
Kim, du blogue Les aventures culinaires de Kiki
Joëlle, de chez Cuisine La Bine
Mélanie, du blogue La tête dans le chaudron

À votre tour de faire circuler la tague ! :)

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