Re: Encore les gros ?!? De : Richard Martineau (rmartineau.journalmtl@gmail.com) Envoyé : 27 juillet 2008 14:25:18 À : Kim Raymond (kimraymond66@hotmail.com)
Wow! Méchant sens de l'humour....
Parce que je lui ai écrit ceci:
Là, il va falloir s'expliquer. Normalement, je prends la peine de vous saluer avant de vous écrire, mais il me semble qu'aujourd'hui, vous ne méritez même pas cette marque de respect. J'ai pris l'habitude de vous lire parce qu'il me semble que vous avez parfois des billets sensés qui sont à même d'agiter l'opinion publique. Je me sens le droit d'être en accord ou désaccord, je réfléchis aux évènements d'actualité que vous mettez en lumière, je me sers parfois de vous comme matériel pour mon blogue... En clair, je vous respecte en général. J'assume votre rôle de brasseur de marde et quand vous dites de grosses niaiseries, je me dis que c'est juste pour secouer le lectorat. Ça fait partie de la job quoi.en réponse à cela.
Toutefois, je pense que là, on l'a compris que vous n'aimez pas les gros. Depuis novembre dernier, on connaît votre position sur le sujet, vous l'avez assez documentée pour qu'on sache que les gros représentent pour vous l'ultime déresponsabilisation par rapport à son existence, le comble de la paresse et du manque de volonté, le déni repoussé dans ses plus ironiques retranchement. Je ne sais pas pourquoi l'obésité vous obsède à ce point là, mais on en est conscients maintenant, ça va. Changez de disque ! À force de vous acharner sur eux, on pourrait croire qu'il y a quelque chose de plus pernicieux sous ce mépris. Je veux dire: vous ne traitez pas les fumeurs qui se déresponsabilisent de leurs problèmes de santé futurs et actuels avec la même intransigeance, il doit donc nécessairement y avoir quelque chose sous le gros (et c'est qu'il y a de la place pour dissimuler beaucoup, hihi) qui vous dérange particulièrement, mais quoi ? À taper toujours sur le même clou, on donne drôlement l'impression d'un inconfort qui dépasse le simple exercice d'agitation de la masse.
Donc, expliquez-moi ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec les gros qui vous mène à les persécuter comme vous le faites ? Vous trouvez que c'est pire pour la société de vivre avec des obèses qu'avec, disons, des fumeurs ou des gens qui mettent consciemment leur vie en danger par la pratique de sports extrêmes ? Aux gros, vous préférez la génération (dont je suis issue, quelle horreur) de jeunes disfonctionnels et dépendants affectifs qui se targuent tous d'être borderline parce que c'est la mode et qu'ils sont incapables de se lier ? Je veux dire: ce n'est pas comme si la pratique d'un mode de vie malsain et compulsif n'était que l'apanage des gros, non ? On a tous un petit quelque chose qui ne tourne pas rond, alors pourquoi s'acharner sur eux ? Parce qu'ils sont plus visibles ? Parce qu'ils sont esthétiquement désagréable à regarder et qu'on souhaite dépolluer le paysage visuel ? Parce que ça vous fait peur de vieillir et de vous mettre à enfler et à pendre, vous aussi ?
Soyons clairs: je ne le vous souhaite pas. Seulement, il me semble qu'une toute petite justification serait de mise avant de continuer votre combat. Histoire de mettre les pendules à l'heure et de ne pas prendre votre public pour des caves. Dites-nous le fond de l'histoire, et on va continuer de vous lire avec le respect mutuel qu'entraînent la franchise et l'honnêteté.
Pour en revenir au passage même de votre chronique qui m'a choquée, je pense que vous êtes totalement tombé sur la tête si vous imaginez que les gros ont une image positive en société. Je ne sais pas dans quel monde vous vivez pour trouver qu'on valorise une image de gros épicuriens et sensuels. Allons ! Ce n'est pas parce que Sonia Vachon a été élue parmi les dix plus belles femmes du Québec il y a quelques années (tout le monde sait que c'est un complot de Québécor pour satisfaire son public de madames complexées) ou parce que Christine Brouillet a animé une émission de sur les vins à Télé-Québec (qui écoute Télé-Québec de toute façon ? - je veux dire, à part pour les reprises de Francs-Tireurs, évidemment) que les gros sont devenus les parangons de l'esthétique et de la jouissance pour autant. Ils sont où, ces modèles dont vous nous parlez ? C'est qui, d'abord, les gros sur la scène québécoise ? Michel Charette ? C'est vrai que son rôle de demeuré vaguement attardé mental dans les cinq saisons de Radio-Enfer a contribué énormément à forger une image positive des gros... À moins que ce ne soit celui de fils à papa dans les Boys ? Qui d'autre ? Le barbu des Denis Drolet ? Christian Mistral ? Jean-François Mercier ? Ils sont où les gros positifs et fun dont vous parlez, cher Martineau ?
Vous êtes intelligent, vous avez de la culture, je sais que vous êtes conscients qu'il existe deux images tenaces des gros qui sont beaucoup plus fortes que ces pseudo-gros épicuriens dont vous nous parlez: le gros cave (il y en a un dans tous les films américains, impossible que vous ne le connaissiez pas) et le gros gras (du genre, le personnage campé par Antoine Bertrand dans Les Bougons, sans la sensibilité de Junior qui était nécessaire à l'évolution de son personnage...). Ce dernier mène vraiment la vie dure aux gros qui ont une certaine hygiène personnelle: le gros gras pue, a les cheveux crasseux, il est sur le BS et passe la journée à se rouler dans ses ordures en essayant de fourrer le système. Pas vrai ?
Cette image du gros cohabite bien avec d'autres du même genre, comme le gros tatoué (pas vrai que c'est dommage qu'on comédien talentueux comme Alain Boucher soit relégué à jouer des motards à cause de sa stature ?) ou le gros impulsif (nécessaire à toute trame narrative tournant autour du harcèlement ou de la violence conjugale...). Des images de gros positives ? Je me creuse la tête, je n'en trouve pas. À moins qu'on soit de mauvaise foi... Vous voulez sans doute parler de la petite famille de SOS Santé ?
Ça doit être ça.
Sincèrement, monsieur Martineau, il va falloir y aller de franchise ou changer de cible. Si vous propagiez la moitié des préjugés que vous avez envers les gros contre une communauté ethnique ou contre les femmes, on vous conduirait au pilori pour propagande haineuse, le MLF et la Ligue de la femme collés sur le dos.
Il serait peut-être temps de lâcher prise, si vous ne voulez pas subir les foudres du Collectif Contre l'Obésité Morbide.
Bien à vous,
Kim Raymond
PS: Parce que je ne suis pas de mauvaise foi, je peux vous assurer que je suis d'accord avec la portion de votre billet qui critique le fait que les hommes sont aussi soumis à des modèles masculins innatteignables et que ce fait soit totalement passé sous silence. C'est un effet pervers de la libération de la femme et c'est une lutte sociale que les hommes auront à mener. Évidemment, faire reconnaître socialement qu'eux aussi souffrent fera une grosse entaille dans la virilité collective, mais je pense que c'est nécessaire, sans toutefois sombrer dans le délire de persécution des masculinistes. Une de mes meilleures amies a perdu un frère qui s'est suicidé après son admission à l'hôpital pour traiter son anorexie. Ça existe, et Johanne Prégent n'est pas là pour faire un documentaire sur cette souffrance. C'est triste.
Tu parles.
Je vais finir par me demander, comme Martin: "Pourquoi tu lis Martineau ?".
11 commentaires:
Ne va pas demander à Richard Martineau de faire dans la nuance. Déjà qu'il errait souvent du temps qu'il était au Voir, depuis qu'il est au Journal de Montréal, il semble avoir décidé de complètement abandonner et de ne faire que "dire tout haut ce que les gens pensent tout bas", ce qui en français veut dire "énoncer des lieux communs et des raccourcis faciles en faisant semblant d'être la voix de la raison".
Je t'appuie dans ta croisade contre lui.
Ses thèmes deviennent invariables: accommodements raisonnables, québécois mous, persécution des fumeurs, gros, and so on... J'ai commencé à tilter cette semaine quand j'ai vu qu'il critiquait Bienvenue chez les Ch'tis pour le plaisir d'aller à contre-courant de l'opinion publique. C'est fatiguant quelqu'un qui fait toujours ça...
Excellent commentaire de Martin Petit à son sujet:
http://blogue.martinpetit.com/2008/03/20/la-botte-de-richard-martineau/
Hihi... Très intéressant en effet.
Cela étant, tout le monde sait que la botte qui rocke le plus, c'est la botte de Nevers: "La botte de Nevers ? Oui oui, je l'aie déjà vue... De loin, heureusement, et elle sentait pas bon! ".
Faudrait que vous trouviez du monde pas gros pour vous appuyer dans votre croisade, ce serait plus crédible...
Il ne faut pas tout confondre, ce n'est pas une croisade de gros VS Martineau, c'est une croisade de gens ouverts d'esprit VS gens obtus.
De toute façon, Monsieur B. n'est même pas gros.
Juste un peu enveloppé.
Il doit avoir des miroirs en bois Martineau parce que c'est loin - très loin - d'être un adonis taille mannequin, déjà que c'est un crétin, ça ne doit pas aider au quotidien d'être lui (quoi qu'avec son ego surdimensionné, il doit s'en tirer pour moins cher chez son psy).
J'ai préféré répondre anonymement pour ne pas faire honte à ma descendance sur plusieurs génération (je regarde à l'occasion Télé Québec, des films et A la di Stasio, je m'en vais me flageller de ce pas).
Martineau est, en tout et pour tout, un agitateur à tendances égomaniaques puériles (je fais un pléonasme, là?). Il n'écoute pas quand on lui parle; il ne répond pas aux critiques qu'on lui adresse; ce n'est pas un débatteur, c'est un marteleur, un tâcheron, un âne. On ne discute pas avec lui: on s'obstine - c'est la dynamique qu'il impose par sa façon d'être. Donc, on s'en câlice de lui, et on lui met le nez dans son caca chaque fois qu'on peut et qu'on en a le coeur, pour le bien-être de la société(!)
lol @ Anonyme : flagelle-toi doucement; you know you're right!
À bien te lire, je dirais ceci: si Martineau t'a lu attentivement jusqu'au bout (ce dont je doute très très fort), anyway, il n'a rien pigé à ton propos. Kim, tu fais des phrases complexes! Tu structures, argumentes logiquement et construis de façon cohérente et nuancée, précise! Tu l'as complètement perdu dans le champ, le pauvre! Lui n'est pas capable de ce niveau d'utilisation du langage; il ne peut forcément pas le lire (quand on comprend quelque chose, à moins de lésions au cerveau ou de troubles psychiatriques particuliers, on est capable de répondre «à armes égales»). C'est pour ça qu'il t'a retournée de bord avec une formule cheap de bon-vivant factice. Il a tout simplement été dépassé par ta critique riche, pertinente, et justifiée.
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