mardi 21 février 2012

Potage de carottes aux saveurs de la Thaïlande


Un peu malgré moi, j'ai une personnalité un tantinet compulsive qui me pousse à compartimenter les choses et à les classer selon des paramètres rigides et bien définis. Or, quoique définis, ces paramètres peuvent sembler curieux à bien des gens puisqu'ils n'ont rien de légitimes ou de valables. C'est ainsi que les films sont, pour moi, classés en fonction des moments de la semaine (qui aurait envie d'écouter un film de samedi matin, comme 10 things I hate about you, un mardi soir, après tout ?) et les livres, en saison (les volumes de Simone de Beauvoir étant résolument réservés à l'été alors que les Réjean Ducharme sont plutôt appropriés en cas d'hiver prolongé - mais pas tous, seulement ceux qui vont de L'hiver de force à Gros mots; les autres sont insupportables, ne les lisez-pas). Il en va de même pour les aliments, qui, chez moi, correspondent à des états. Je fais bien sûr une distinction très nette entre les soupers de semaine et de fin de semaines, mais j'attribue aussi toutes sortes de fonctionnalité aux aliments: les plats doudous, qui réchauffent et réconfortent (la purée de pomme de terre et le boeuf braisé, par exemple), les plats bouillotes, qui guérissent tout (le macaroni au fromage), les plats détox, qui dynamisent et qui nous font sentir légers... Ceci dit, peu d'aliments peuvent se targuer d'être polyvalents au point de pouvoir se classer dans l'une ou l'autre des catégories, mais la soupe l'est, assurément.

À la fois chaleureuse, nutritive et réinventable à loisir, la soupe passe du simple au chic en un clin d'oeil et a le pouvoir d'être à la fois réconfortante et bonne pour la santé, un attribut rare dans le domaine de la gastronomie. C'est en tout cas pour cette qualité que dimanche, alors que je cherchais un plat qui pourrait à la fois soigner mon résidu de gueule de bois et me déculpabiliser de la fin de semaine au chalet, j'ai décidé de me cuisiner une bonne soupe. Une vraie bonne soupe. En feuilletant le livre Soup des éditions Dorling Kindersley, au profit de la Soil Foundation, je suis tombée sur cette recette pleine de punch, un peu inusitée, qui transforme un terne potage aux carottes en quelque chose de splendide, simplement en lui alliant les traditionnelles saveurs de la soupe tom yum: citronnelle, cari rouge, gingembre, lime kaffir... Le résultat obtenu est époustaflant, et, soyez-en assurés, réconfortera ou déculpabilisera n'importe qui.


Ce qu'il vous faut:

- 1lb de carottes (environ 3 grosses), pelées et coupées en tranches grossières
- 1 petit oignon, émincé
- 1 branche de citronnelle, les feuilles extérieures enlevées, très finement émincée
- 3 gousses d'ail, grossièrement hachées
- 2 cuillères à soupe de gingembre, grossièrement haché
- 1 à 2 cuillères à soupe de cari rouge (selon la force de votre pâte de cari et votre tolérance aux épices...)*
- 4 tasses de bouillon de légumes
- 2 feuilles de lime kaffir
- 150ml de lait de coco léger
- Tranches de lime

*Ma cousine Caroline me faisait remarquer qu'elle avait trouvé la soupe vraiment trop forte, même en mettant la plus petite quantité de pâte de cari. Comme le cari varie vraiment d'une marque à l'autre, je vous suggère vraiment de bien goûter votre pâte de cari avec de la cuisiner et de voir ce que vous serez capables de tolérer, quitte à en remettre un peu ensuite.


Modus:
  • Dans une casserole, faire chauffer un peu d'huile d'olive et y faire suer l'oignon jusqu'à ce qu'il soit tendre et translucide, environ 4 à 5 minutes.
  • Ajouter le gingembre, la citronnelle et l'ail et cuire jusqu'à ce que les aromates embaument. Ajouter la pâte de cari et frire encore une minute, en ajoutant un peu d'huile au besoin.
  • Déglacer avec le bouillon et gratter pour décoller les sucs de cuisson. Ajouter les carottes et les feuilles de lime kaffir, porter à ébullition puis réduire le feu. Mijoter jusqu'à ce que les carottes soient cuites (hihihi), environ 20 minutes.
  • Retirer du feu, retirer les feuilles de lime kaffir et incorporer le lait de coco. Saler et poivrer au goût.
  • Passer la soupe au mélangeur jusqu'à l'obtention d'une texture lisse et pas trop épaisse. Arroser d'un peu de jus de lime au goût.

5 commentaires:

Kim a dit…

Je me suis définitivement reconnue dans ton côté compartimenté. Non seulement pour moi il y a une distinction entre les repas de week-end, mais il y en a aussi une entre ce qu'on peut servir pour dîner et pour souper... Tu vois, pour moi, les soupes sont soit des lunchs ou des entrées. Mais, quelques fois, quand je suis définitivement trop crevée, tout ça se mélange dans ma tête... Enfin... Ceci étant dit, je trouve que ce potage a l'air vraiment délicieux avec les aromates ajoutés!

Melanie A. a dit…

Ben moi je suis loin d'être du genre "compartimentaliste"!! Cette soupe je la ferais n'importe quand tant elle me plaît!

Morzhelleg a dit…

Oulala, c'était bon... Et il m'en reste 3 délicieuses portions ! Je mettrais peut-être un peu moins de bouillon pour la rendre plus épaisse mais le goût est parfait ! Merci !

Amy B. a dit…

Mi-am! La couleur est magnifique et le goût aussi, et j'ai pas mal toujours les ingrédients sous la main: ça entre direct dans mon livre de recettes! :D J'ai mis une cuillerée de pâte de curry.

Kim Raymond a dit…

Super, je suis contente que tu aies aimé, Amy !

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