Pour notre anniversaire, Chéri et moi sommes allés manger au Pied de cochon, ce minuscule restaurant de l'avenue Duluth qui se passe vraiment de présentation. Nous étions vraiment enthousiastes à l'idée d'y aller, puisque la cuisine gargantuesque du chef, ainsi que sa personnalité rabelaisienne, a une réputation mythique. Comme je possède aussi, depuis mon anniversaire, l'Album du Pied de cochon, j'ai eu le temps de me faire toutes sortes d'idées sur la cochonceté et la décadence de la cuisine picaresque de Martin Picard, et c'est la tête pleine d'images de foie gras, de sauce demi-glace et de cochonnailles que je suis arrivée au Pied de cochon.
Assez curieusement, mes premières impressions sur l'endroit furent assez mitigées. Je savais, bien sûr, que l'endroit était petit, mais je n'aurais jamais cru qu'il l'était à ce point. Même avec une belle table à l'avant du resto, on a un peu l'impression d'être coincés sur les autres, et dans l'entrée tout à la fois. Remarquez, ce n'est pas dramatique, mais ce n'est définitivement pas l'endroit le plus sensuel pour célébrer en amoureux. De même, le service, bien que efficace, n'était pas des plus courtois; je ne suis pas des plus exigeantes, mais l'affabilité devrait être naturelle chez les gens qui travaillent dans le service à la clientèle, et ce n'est pas ce que j'ai pu observer lors de ma visite au Pied de cochon.
Notre repas a commencé sur une bière, une corbeille de pain (le meilleur pain au monde - j'étais tellement conquise que je grignotais les miettes sur la table) et une déception: les oreilles de crisse que je rêvais (je devrais dire bavais) de commander pour l'apéro n'étaient pas disponibles cette journée là, et je me suis contentée d'un cromesquis de foie gras - sorte de petite bouchée apéritive qui explose en bouche sur une réduction de foie gras liquide. L'idée est assez bonne, mais j'ai trouvé que le goût du foie gras n'était pas si présent. Au final, nous aurions peut-être dû commander une autre concoction au foie gras: la poutine ou la pizza, peut-être, pour bien en profiter.
Nous avons rous les deux enchaîné sur une entrée de cru (vous êtes surpris, n'est-ce pas ?). Le carpaccio de canard, servi de façon traditionnelle, badigeonné d'huile d'olive et garni de sauce piquante, de moutarde forte, de copeaux de parmesan et d'un jaune d'oeuf, était formidablement fondant, mais tiède, puisque servi sur une assiette chaude. J'ai trouvé cette erreur de manipulation un peu curieuse pour un restaurant de cette trempe, mais elle n'a pas vraiment nuit à mon expérience du carpaccio. Je me suis d'ailleurs empressée de le reproduire à la maison: c'est dans les petites choses qu'on reconnaît les grandes cuisines. Chéri a quant a lui choisi le tartare de boeuf en cornet, qui tenait à la fois de l'oeuvre d'art et du plaisir gastronomique: le tartare est servi avec tempura, sambal et oignons verts, enveloppés dans une feuille de nori. L'ensemble, vraiment réussi, se laissait vraiment dévorer.
Notre plat principal s'est avéré satisfaisant, mais peut-être pas aussi surprenant ou étonnant que nos entrées. De mon côté, je me suis délectée d'un jarret d'agneau confit sous-vide sur une purée de lentilles Du Puy (mes préférées ! ;), dans une sauce tomatée bien assaisonnée, mais tout de même... ordinaire. Chéri, lui, a pris le magret de canard aux champignons, cuit à la perfection mais nageant dans une sauce de type bouillon des plus tristounettes, alors qu'elle aurait pu être une merveilleuse demi-glace soyeuse à souhait. Il a apprécié, mais n'a pas nécessairement eu la révélation du siècle: la simplicité, qui peut, à la maison, être à la source d'une cuisine très maîtrisée, n'était pas nécessairement ce que nous attentions de Martin Picard. Son absence derrière les fourneaux ce soir là s'est peut-être fait ressentir plus que nous ne l'aurions cru.
La soirée s'est terminée sur une autre déception: les fameux churros à l'érable, qu'on m'avait vanté et qui me faisaient fantasmer quand je consultais le menu sur le site du restaurant, ne figuraient même pas sur la carte des desserts. Je me suis rebattue sur un mi-cuit au chocolat complètement banal, un peu sec et pas du tout cochon. On est loin de la tarte au sucre saucée dans le chocolat évoquée par Marie-Soleil Michon dans le dernier Ricardo...
Notre opinion sur le restaurant s'est donc trouvée légèrement assombrie. Dans l'ensemble, la cuisine à laquelle j'ai goûté ne tenait pas les promesses de décadence et de délires gastronomiques qu'elle signifiait dans ma tête. Les prix, légèrement plus élevés que dans les autres restaurants montréalais de cette gamme, deviennent carrément exorbitants quand on ajoute un plat de foie gras - sans parler des accompagnements qui sont vendus à part (ce qui, à mon avis, est un peu ridicule quand on parle de plats braisés comme ceux que nous avons commandé). L'ambiance, aussi, nous a déçu: on a l'impression d'être dans une minuscule cabane à sucre où les gens et les serveurs sont particulièrement guindés. Peut-être n'avions nous pas le budget pour vivre une véritable expérience Pied de cochon, avec champagne et foie gras à volonté, mais manifestement, le Pied de cochon ne nous a pas du tout mystifié. Question de malchance, peut-être.
Restaurant Au Pied de cochon
536 rue Duluth Est
514-281-1144
Assez curieusement, mes premières impressions sur l'endroit furent assez mitigées. Je savais, bien sûr, que l'endroit était petit, mais je n'aurais jamais cru qu'il l'était à ce point. Même avec une belle table à l'avant du resto, on a un peu l'impression d'être coincés sur les autres, et dans l'entrée tout à la fois. Remarquez, ce n'est pas dramatique, mais ce n'est définitivement pas l'endroit le plus sensuel pour célébrer en amoureux. De même, le service, bien que efficace, n'était pas des plus courtois; je ne suis pas des plus exigeantes, mais l'affabilité devrait être naturelle chez les gens qui travaillent dans le service à la clientèle, et ce n'est pas ce que j'ai pu observer lors de ma visite au Pied de cochon.
Notre repas a commencé sur une bière, une corbeille de pain (le meilleur pain au monde - j'étais tellement conquise que je grignotais les miettes sur la table) et une déception: les oreilles de crisse que je rêvais (je devrais dire bavais) de commander pour l'apéro n'étaient pas disponibles cette journée là, et je me suis contentée d'un cromesquis de foie gras - sorte de petite bouchée apéritive qui explose en bouche sur une réduction de foie gras liquide. L'idée est assez bonne, mais j'ai trouvé que le goût du foie gras n'était pas si présent. Au final, nous aurions peut-être dû commander une autre concoction au foie gras: la poutine ou la pizza, peut-être, pour bien en profiter.
Nous avons rous les deux enchaîné sur une entrée de cru (vous êtes surpris, n'est-ce pas ?). Le carpaccio de canard, servi de façon traditionnelle, badigeonné d'huile d'olive et garni de sauce piquante, de moutarde forte, de copeaux de parmesan et d'un jaune d'oeuf, était formidablement fondant, mais tiède, puisque servi sur une assiette chaude. J'ai trouvé cette erreur de manipulation un peu curieuse pour un restaurant de cette trempe, mais elle n'a pas vraiment nuit à mon expérience du carpaccio. Je me suis d'ailleurs empressée de le reproduire à la maison: c'est dans les petites choses qu'on reconnaît les grandes cuisines. Chéri a quant a lui choisi le tartare de boeuf en cornet, qui tenait à la fois de l'oeuvre d'art et du plaisir gastronomique: le tartare est servi avec tempura, sambal et oignons verts, enveloppés dans une feuille de nori. L'ensemble, vraiment réussi, se laissait vraiment dévorer.
Notre plat principal s'est avéré satisfaisant, mais peut-être pas aussi surprenant ou étonnant que nos entrées. De mon côté, je me suis délectée d'un jarret d'agneau confit sous-vide sur une purée de lentilles Du Puy (mes préférées ! ;), dans une sauce tomatée bien assaisonnée, mais tout de même... ordinaire. Chéri, lui, a pris le magret de canard aux champignons, cuit à la perfection mais nageant dans une sauce de type bouillon des plus tristounettes, alors qu'elle aurait pu être une merveilleuse demi-glace soyeuse à souhait. Il a apprécié, mais n'a pas nécessairement eu la révélation du siècle: la simplicité, qui peut, à la maison, être à la source d'une cuisine très maîtrisée, n'était pas nécessairement ce que nous attentions de Martin Picard. Son absence derrière les fourneaux ce soir là s'est peut-être fait ressentir plus que nous ne l'aurions cru.
La soirée s'est terminée sur une autre déception: les fameux churros à l'érable, qu'on m'avait vanté et qui me faisaient fantasmer quand je consultais le menu sur le site du restaurant, ne figuraient même pas sur la carte des desserts. Je me suis rebattue sur un mi-cuit au chocolat complètement banal, un peu sec et pas du tout cochon. On est loin de la tarte au sucre saucée dans le chocolat évoquée par Marie-Soleil Michon dans le dernier Ricardo...
Notre opinion sur le restaurant s'est donc trouvée légèrement assombrie. Dans l'ensemble, la cuisine à laquelle j'ai goûté ne tenait pas les promesses de décadence et de délires gastronomiques qu'elle signifiait dans ma tête. Les prix, légèrement plus élevés que dans les autres restaurants montréalais de cette gamme, deviennent carrément exorbitants quand on ajoute un plat de foie gras - sans parler des accompagnements qui sont vendus à part (ce qui, à mon avis, est un peu ridicule quand on parle de plats braisés comme ceux que nous avons commandé). L'ambiance, aussi, nous a déçu: on a l'impression d'être dans une minuscule cabane à sucre où les gens et les serveurs sont particulièrement guindés. Peut-être n'avions nous pas le budget pour vivre une véritable expérience Pied de cochon, avec champagne et foie gras à volonté, mais manifestement, le Pied de cochon ne nous a pas du tout mystifié. Question de malchance, peut-être.
Restaurant Au Pied de cochon
536 rue Duluth Est
514-281-1144
3 commentaires:
Un peu sévère mais je comprends très bien le verdict. J'y suis allé une fois. j'ai bien aimé car c'est plutôt hors-normes mais ça reste à l'image du personnage en chef, carré, brut et avec une attitude. On est loin de l'Europea.
Vraiment pas l'endroit pour un tête à tête, on y va pour tripper entre amis.
Assurément, ce n'est pas ma critique la plus élogieuse. Pourtant, je fais parfois des recettes de Martin Picard (dans l'Album du Pied de cochon) et c'est toujours incroyablement bon; c'est donc vraiment une question d'ambiance et de petites déceptions qui ont mitigé mon expérience. Il faut croire que j'ai été vraiment déçue parce que j'avais écrit une partie de ma critique tout de suite après et j'ai oublié de la finir et de la publier.
Je ne dirais pas non à essayer sa cabane à sucre ou une soirée spéciale où le chef serait là pour s'éclater, mais pour le prix, j'ai trouvé que c'était un peu décevant (comparé à un restaurant comme la Salle à Manger, où on a mangé une cuisine sans reproche pour 50$ de moins).
Je peux te confirmer que la sauce du magret de canard que j'ai mangé à ma première visite n'avait pas cette allure (et Martin Picard était là ce soir-là), plus foncée et plus consistante il me semble.
Puis merci d'avoir identifié les lentilles de Puy, j'avais pratiquement aimé davantage l'accompagnement au jarret à ma deuxième visite sans trop savoir ce que c'était (en me doutant bien que c'était des lentilles tout de même, mais c'était la première fois que j'en mangeais comme ça en accompagnement et pas dans une sauce, etc.)
On est supposé y retourner sous peu avec deux amis carnivores et je compte bien me taper le canard en conserve, en souhaitant qu'il soit aussi bon que celui de mon amoureux la dernière fois que nous y sommes allés!
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