J'ai terminé le visionnement de Roman Polanski: wanted and desired en déclarant qu'il s'agissait, sans aucun doute, du documentaire le plus palpitant que j'avais vu depuis Cocaïn Cowboys - ce qui veut tout dire. Malgré le sujet choquant en apparence (le fait que le cinéaste Roman Polanski ait eu des activités sexuelles avec une adolescente de 13 ans qu'il aurait d'abord soûlée et droguée - et qu'il ait, depuis, échappé à la justice), j'ai trouvé que le traitement du film était sobre et approprié. Fait intéressant, la trame sonore du film est constituée en majeure partie de thèmes musicaux issus des films de Polanski, dont celui de Rosemary's Baby qui ponctue les dénouements dramatiques. On s'attarde très peu sur les évènements en tant que tels, et on évite soigneusement de détailler les contingences défavorables à la jeune victime qui, à l'époque, avaient fait les choux gras dans les journaux à potins. Ce qui intéresse Marina Zenovich, dans ce documentaire réellement abouti, c'est le déroulement du processus judiciaire qui a conduit Polanski à fuir l'Amérique, pour toujours.
Ou du moins, jusqu'à ce qu'il se fasse arrêter le 27 septembre dernier.
Je pense que le sous-titre du film est en lui-même tellement évocateur que je ne pourrais avoir un meilleur commentaire: « The truth couldn't fit in the headlines ». L'histoire de Polanski face à la justice a des ramifications si complexes et si inextricables qu'il semble impossible d'en voir le bout, ni même d'accéder à la vérité. La seule thèse soutenue et défendue par le fim, c'est que le processus judiciaire a été inéquitable à l'endroit de Polanski, et que dans un tel cas de figure, il est compréhensible qu'il ait cherché à fuir.
C'est ce que dit son avocat.
C'est aussi ce que dit l'avocat de la victime.
C'est aussi le discours tenu par le procureur de la couronne chargé de l'affaire.
Et c'est aussi ce que semble dire Samantha Gailey Geimer, la victime de Polanski.
De quoi remettre les choses en perspective, quoi qu'on en dise.
2 commentaires:
Merci pour cette appréciation. Je mets au programme.
Tant mieux ! C'est vraiment un bon documentaire. Évidemment, on sent qu'il y a un certain biais envers Polanski (bien qu'au début, le ton est assez neutre), mais il me semble que d'avoir la participation du procureur, de l'avocat de la victime et de la victime elle-même donne déjà à l'ensemble beaucoup de crédibilité
Aussi, j'ai oublié d'en parler dans ma critique (je vais rajouter un passage là-dessus à l'instant), mais le film est constamment appuyé par des thèmes musicaux issus des films de Polanski, dont celui de Rosemary's Baby... J'ai trouvé ça particulièrement inventif.
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