Moi, au contraire de l'édifiante Marie-Josée Croze, je n'ai pas de problèmes particuliers avec le nationalisme québécois. Je suis en mesure de faire la distinction entre le nationalisme et le fascisme, et je ne me réclame pas de l'identité acadienne juste pour ne pas avoir à me dire québécoise (ingénieuse trouvaille pour une fille née à Longueuil). Donc, quand un groupe de personnes se rassemble un soir de septembre pour lire un ensemble de textes reflétant l'histoire du Québec, je suis assez à l'aise avec l'idée pour ne pas trop m'énerver avec ça. Seulement, on dirait que dans la dernière année au Québec, c'est devenu impossible d'aborder le sujet tabou du nationalisme sans que, de part et d'autres, les insultes fusent avec toujours autant de justesse (désolée messieurs, mais les "fédéralistes" ne sont pas plus des blokes colonisés que les nationalistes sont des terroristes virulents). Ainsi dérapent les belles initiatives, et le cirque médiatique en fait ses choux gras.
J'ai beaucoup de difficulté avec les critiques formulées à l'endroit du Moulin à paroles parce qu'elles dénoncent des éléments isolés et en font un cheval de bataille, alors qu'il m'apparaît évident que l'essence même de l'évènement est globalisante et cherche à créer une somme oratoire avec des textes reflétants l'histoire et les fondements du Québec. J'ai aussi de la difficulté à comprendre qu'on dénonce la lecture du Manifeste du FLQ, par exemple, alors qu'il est évident que ce texte n'est pas lu parce que les organisateurs sont foncièrement en accord avec le propos (on s'entend que le Manifeste du FLQ est un gros ramassis de conneries marxisantes qui ne sont plus trop trop d'actualité) mais parce qu'il est le reflet d'une grosse part de tarte dans l'histoire du Québec. Enfin, j'ose croire que même Sam Hamad a compris que la lecture de manifeste n'a rien de partisan, surtout aux côtés du Journal du Général Wolfe (lu par son dernier descendant direct), de La flore laurentienne du Frère Marie-Victorin et de l'Encyclopédie de la cuisine de Jehanne Benoît ! Il me semble que l'assortiment de textes est assez hétéroclite pour qu'il parle de lui-même: "Le Moulin c’est 140 textes dont une centaine sont des textes poétiques ou prosaïques dont 6 textes amérindiens, 10 récits, 1 texte de botanique, deux recettes de cuisine, 3 textes historiques, 3 manifestes, 13 romans, 4 pièces de théâtre, 16 poèmes, 14 chansons, 8 lettres, 8 discours, 5 édits". Et c'est la présence de ce seul manifeste parmi tous ces textes qui est problématique ? Un peu de circonspection les censeurs !
Je crois que finalement, c'est peut-être Pierre Falardeau qui avait le plus raison en parlant du Moulin à paroles: "C'est ce qui arrive quand on veut être grands et rassembleurs, finalement, on étire tellement la patente que ça finit par s'effouarer tout seul". Les organisateurs du Moulin à parole ont voulu l'évènement rassembleur, patriotique mais non-partisan. Ils finissent par essuyer des critiques de toutes parts pour les mêmes raisons. Ces critiques mêmes prouvent la pertinence de la lecture de certains des textes plus "nationalistes": dur de nier que les tensions politiques et linguistiques ont façonné la nation québécoise quand c'est encore ce qui nous déchire aujourd'hui... Et nous sommes maintenant tellement enfoncés dans la rectitude politique qu'il n'y a plus moyen de produire un seul discours en-dehors du discours dominant sans essuyer une salve de critiques idéologiques.
C'est pourtant dans le Manifeste du FLQ qu'on disait vouloir faire du Québec "une société libre, fonctionnant d'elle-même et pour elle-même, une société ouverte sur le monde". Il faut croire que même ça, on a réussi à l'oublier. Et on préfère tenir "dans le misère et le mépris le peuple en réveil...".
J'ai beaucoup de difficulté avec les critiques formulées à l'endroit du Moulin à paroles parce qu'elles dénoncent des éléments isolés et en font un cheval de bataille, alors qu'il m'apparaît évident que l'essence même de l'évènement est globalisante et cherche à créer une somme oratoire avec des textes reflétants l'histoire et les fondements du Québec. J'ai aussi de la difficulté à comprendre qu'on dénonce la lecture du Manifeste du FLQ, par exemple, alors qu'il est évident que ce texte n'est pas lu parce que les organisateurs sont foncièrement en accord avec le propos (on s'entend que le Manifeste du FLQ est un gros ramassis de conneries marxisantes qui ne sont plus trop trop d'actualité) mais parce qu'il est le reflet d'une grosse part de tarte dans l'histoire du Québec. Enfin, j'ose croire que même Sam Hamad a compris que la lecture de manifeste n'a rien de partisan, surtout aux côtés du Journal du Général Wolfe (lu par son dernier descendant direct), de La flore laurentienne du Frère Marie-Victorin et de l'Encyclopédie de la cuisine de Jehanne Benoît ! Il me semble que l'assortiment de textes est assez hétéroclite pour qu'il parle de lui-même: "Le Moulin c’est 140 textes dont une centaine sont des textes poétiques ou prosaïques dont 6 textes amérindiens, 10 récits, 1 texte de botanique, deux recettes de cuisine, 3 textes historiques, 3 manifestes, 13 romans, 4 pièces de théâtre, 16 poèmes, 14 chansons, 8 lettres, 8 discours, 5 édits". Et c'est la présence de ce seul manifeste parmi tous ces textes qui est problématique ? Un peu de circonspection les censeurs !
Je crois que finalement, c'est peut-être Pierre Falardeau qui avait le plus raison en parlant du Moulin à paroles: "C'est ce qui arrive quand on veut être grands et rassembleurs, finalement, on étire tellement la patente que ça finit par s'effouarer tout seul". Les organisateurs du Moulin à parole ont voulu l'évènement rassembleur, patriotique mais non-partisan. Ils finissent par essuyer des critiques de toutes parts pour les mêmes raisons. Ces critiques mêmes prouvent la pertinence de la lecture de certains des textes plus "nationalistes": dur de nier que les tensions politiques et linguistiques ont façonné la nation québécoise quand c'est encore ce qui nous déchire aujourd'hui... Et nous sommes maintenant tellement enfoncés dans la rectitude politique qu'il n'y a plus moyen de produire un seul discours en-dehors du discours dominant sans essuyer une salve de critiques idéologiques.
C'est pourtant dans le Manifeste du FLQ qu'on disait vouloir faire du Québec "une société libre, fonctionnant d'elle-même et pour elle-même, une société ouverte sur le monde". Il faut croire que même ça, on a réussi à l'oublier. Et on préfère tenir "dans le misère et le mépris le peuple en réveil...".
2 commentaires:
Totalement en accord avec toi, sur toute la ligne comme on disait chez-nous. Merci pour cette critique virulente qui devrait être diffusée at large en ce moment. Et bravo pour ton blogue comme j'aime bien. Marie
Merci Marie-dans-son-assiette !
Honnêtement, je suis toujours très irritée de constater le peu d'espace que peut prendre le discours politique dans l'espace public parce que très vite, on se sent menacés dans notre confort.
Ça fait plaisir d'avoir un appui !! :)
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